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par des ânons qu’on appelle nourrissons de juments ; et ces ânes-là, au pâturage, couvrent les juments et les forcent à les recevoir, tout comme le font les étalons.

La chamelle porte dix mois, ou, selon d’autres, douze mois ; elle n’a jamais qu’un seul petit ; elle le nourrit pendant un an. Elle met bas au printemps, et elle a du lait jusqu’à une nouvelle gestation. Son lait est d’un goût excellent et passe pour le plus léger de tous.

Le chameau est un des rares animaux qui urinent par derrière ; mais sa verge, qui est très nerveuse, n’en est pas moins en avant, comme celle des autres quadrupèdes. On en fait des cordes pour les arcs. Dans l’accouplement, la femelle fléchit les jambes ; le mule monte sur elle et la couvre. Ils restent accouplés un jour entier, dit-on ; mais ils se retirent dans un lieu désert, où ils ne se laissent approcher que par leur gardien. En Arabie, l’accouplement a lieu à trois ans pour le nulle et la femelle. Après que la femelle a mis bas, elle reste un an sans recevoir le mâle de nouveau. Il y a peu de quadrupèdes dont le rut soit aussi violent que celui du chameau, si doux à toute autre époque.