Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

elle peut être couverte de nouveau dès le septième jour ; et l’on croit avoir remarqué que c’est ce jour-là qu’elle conçoit le plus sûrement, quoiqu’elle conçoive aussi plus tard. Si elle n’a pas eu de poulain avant de perdre les quatrièmes dents, qu’on appelle les marques, il n’y a plus de chance qu’elle devienne pleine, ni qu’elle porte durant le reste de sa vie. Quand elle est sur le point de mettre bas, elle aime à se cacher ; et l’on a soin de l’isoler dans l’obscurité, pour qu’elle s’y délivre loin des regards. Elle peut produire durant sa vie entière, qui est de trente ans et plus ; le mâle vit à peu près aussi longtemps. Il y a plus d’avortements dans les croisements de cheval et d’âne que dans les accouplements réguliers d’individus de même espèce. Quand l’âne et le cheval se croisent, le temps de la gestation se règle sur le mâle ; et elle dure tout ce qu’elle aurait duré si le jeune venait de parents congénères. Pour la grandeur, l’aspect et la force, le produit ressemble davantage à la mère. Les gens qui s’occupent de faire ces croisements affirment que la jument ne reçoit l’âne que s’il a tété une jument ; on fait donc téter les juments