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et Empédocle ont essayé d’expliquer la stérilité du mulet ; mais leurs théories sont inacceptables, et l’on ne saurait après eux risquer des hypothèses, qui ne seraient pas mieux fondées que les leurs. Il y a dans la Syrie des animaux qu’on appelle des mulets, et qui se reproduisent très bien entre eux. C’est un satrape qui les avait fait venir de Perse ; mais, quoique ces animaux ressemblent à des mulets, c’est une espèce différente, et ce sont plutôt des ânes.

Quant à l’âne proprement dit et a l’ânesse, ils peuvent s’accoupler à trente mois, après la chute des premières dents. On cite toutefois une ânesse qui a été pleine à un an et dont le petit a pu vivre ; mais c’était un cas fort extraordinaire. L’ânesse rejette la semence aussitôt qu’elle a été saillie ; aussi prend-on des précautions pour l’en empêcher. Immédiatement après l’accouplement, on la force de courir, en la fustigeant à coups redoublés. L’ânesse porte douze mois, autant que la jument. Elle a du lait dès le dixième mois de la gestation. Le plus souvent, elle n’a qu’un ânon ; quelquefois elle en fait deux. Après qu’elle a mis bas,