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pas de poussins, bien qu’en apparence ils soient aussi bien conformés que les autres. Ils sont plus nombreux et plus petits que les œufs féconds. Quelques naturalistes ont prétendu que les œufs clairs sont des restes et des débris d’œufs, venus d’un accouplement antérieur, et avortés dans le sein de la bête. Ce n’est pas exact, puisqu’on trouve de ces œufs clairs dans de jeunes femelles qui n’ont pas été cochées. Ceci prouve bien que la femelle a des œufs sans l’intervention du mille, et que c’est le mâle seul qui peut les féconder et leur donner la vie. Quand on met des œufs clairs à couver sous l’oiseau, il ne se passe dans ces œufs aucun changement sous l’action de la chaleur ; le blanc et le jaune restent identiquement ce qu’ils étaient.

Au contraire, dans les œufs féconds, d’où le poussin doit sortir, il se produit, presque dès le premier jour après l’accouplement, des modifications, qui ne font que s’accroître à mesure que l’incubation s’avance dans sa durée régulière. Les phénomènes qui s’accomplissent alors dans l’œuf sont excessivement curieux, et font très bien comprendre comment se forment