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moins longtemps, selon les espèces, qui y sont plus ou moins aptes, et selon la grosseur de l’animal. Elle est destinée à maintenir sur les œufs une chaleur constante ; et c’est si bien la chaleur qui est nécessaire qu’on peut même se passer de l’oiseau pour l’obtenir. Ainsi, en Egypte, on met les œufs dans le fumier, et ils y éclosent très bien sous les ardeurs du soleil. On a placé aussi des œufs dans des vases qu’on chauffait ; ils y étaient couvés, et les petits en sortaient spontanément. Quand c’est la femelle qui couve, les poussins sortent dans les temps chauds plus vite que dans les temps froids ; ainsi, les poussins de la poule éclosent en dix-huit jours dans l’été ; et il faut quelquefois vingt-cinq jours en hiver. L’aigle couve trente jours, comme le font aussi les gros oiseaux, l’oie et l’outarde. En général, les oiseaux n’ont aucune attention pour les petits quand ils sont élevés. On excepte pourtant la corneille, qui reste encore quelque temps avec eux pour les nourrir, même quand ils volent déjà tout seuls, et qui vole à côté d’eux. Les femelles des corneilles restent seules à couver sans interruption, et c’est le mâle