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populaires sur la fécondation de certains oiseaux, et même de certains quadrupèdes. C’est toujours par défaut d’observation, et par des généralisations irréfléchies, qu’on commet ces méprises. Des naturalistes s’y sont laissé prendre, tout aussi bien que des historiens.

Presque tous les poissons ne produisent qu’une seule fois l’an ; néanmoins, il en est quelques-uns qui frayent deux fois, et même jusqu’à trois fois, comme le surmulet, qui fraye dans la vase. Parmi les sélaciens, la raie est la seule à pondre deux fois. L’époque la plus ordinaire pour le frai est le printemps, jusqu’au solstice d’été. Les espèces qui frayent deux fois pondent au printemps et à l’automne. Il en est qui frayent en toutes saisons, comme la murène, dont les œufs sont très abondants et se développent très vite. Quelques poissons ne frayent qu’en certains lieux à l’exclusion de tous les autres. Ainsi, les thons frayent dans le Pont-Euxin et ne frayent pas ailleurs. D’autres poissons préfèrent l’embouchure des fleuves, et d’autres encore frayent en haute mer. Une chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que, si, pour les plantes et même pour