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qu’elles produisent. En observant les choses un peu mieux, et en y réfléchissant davantage, on aurait pu aisément s’apercevoir de l’erreur où l’on tombait. D’abord, c’est à la même époque de l’année que les mules ont leur laite et que les femelles ont leurs œufs. Plus la femelle est près de pondre, plus aussi la laite s’accumule dans le mâle et se liquéfie ; et de même que l’accumulation de plus en plus grande de la laite dans le mâle coïncide avec l’ovulation dans la femelle, de même l’émission a lieu également à la même époque. Les femelles ne pondent pas d’un seul coup, mais petit à petit ; et les mâles ne répandent pas davantage leur-laite en une seule fois. Les deux fonctions sont donc faites pour se correspondre.

En second lieu, on aurait bien dû se dire que, si ces femelles avalaient la semence, elles la digéreraient. L’estomac est fait pour digérer les aliments qu’il reçoit. Et, comment supposer que la liqueur séminale puisse le traverser pour aller jusqu’à la matrice, sans être altérée et sans perdre sa faculté génératrice ? Mais ces erreurs sur les poissons ne doivent pas plus nous étonner que tant d’autres erreurs