Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il y a aussi des poissons qui naissent spontanément, comme certains insectes, dans la vase et le sable. Ce qu’il y a de singulier, c’est que les poissons nés de cette manière sont de mêmes espèces que ceux qui viennent d’œufs et d’accouplements. Ainsi, l’on rapporte que, dans des marais qui avoisinent Cnide, et où le limon avait été complètement desséché par la chaleur de la canicule, on a vu de petits poissons se montrer dès que l’eau revenait dans les bas fonds. On ajoute que ces poissons étaient du genre des muges, chez lesquels certaines espèces ne se reproduisent pas par accouplement.

D’autres poissons naissent de même spontanément dans l’écume de mer qu’on appelle l’aphye ; c’est une sorte de pourriture provenant des rivages sablonneux. L’aphye se forme en toute saison, mais plus abondamment dans les beaux jours, lorsque la terre s’échauffe ; elle s’amasse alors dans les endroits ombragés et marécageux. On en trouve beaucoup sur les côtes de Salamine, dans le voisinage d’Athènes et de Marathon. Quand le temps est calme, elle est ballottée à la surface de la mer ; et l’on