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personnes qui l’ont parfaitement vu. Sauf cette exception, qui ne s’étend pas très loin, la plupart des poissons naissent d’œufs pondus extérieurement par les femelles. On distingue donc des sexes parmi les poissons. Mais il en est quelques-uns, comme l’anguille, où l’on n’a pu découvrir de sexes distincts, du moins jusqu’à présent. L’anguille n’est ni mâle ni femelle ; elle ne produit, ni n’engendre, absolument rien d’elle-même. L’anatomie n’a jamais fait découvrir en elle, ni canaux spermatiques, ni matrice. On prétend bien que l’on a trouvé dans certaines anguilles des appendices en forme de filaments et de vers, qu’on prend pour des organes génitaux ; mais on n’a pas pu préciser dans quelle partie du corps ces appendices se manifestent ; et la science ne peut recevoir pour vraie une assertion aussi vague. Jamais personne n’a vu des œufs d’anguille. Quant à la distinction du mâle et de la femelle, qu’on veut établir, parce que le mâle aurait, dit-on, la tête forte et plus longue, et que la femelle l’aurait plus petite et plus aplatie, ce n’est pas là du tout une différence de sexe ; c’est une simple différence d’espèce.