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ni pour l’union des sexes, ni pour la durée de la gestation, ni pour le moment de la naissance ; mais l’homme est un être à part, qui exige une étude pour lui seul.

Un autre sentiment que la Nature a inculqué aux animaux et qui est presque aussi vif que l’instinct de la génération, c’est la tendresse des parents pour leurs petits. La femelle soigne et nourrit les jeunes, avec une sollicitude destinée à compléter l’œuvre de la parturition, en assurant la vie au fœtus qui a vu le jour. Il semble que la Nature a voulu que ce sentiment s’accrût dans les animaux à mesure que leur organisme est plus parfait. Les animaux inférieurs ne font d’ordinaire que produire simplement des petits, sans les nourrir ; ceux qui parmi eux sont un peu plus intelligents les élèvent et les nourrissent quelque temps. Mais les animaux supérieurs, qui sont doués de plus de raison, contractent avec leurs petits des liens d’affection et d’habitude qui finissent par former une famille plus ou moins durable, comme on le voit chez quelques espèces de quadrupèdes et d’insectes, et éminemment chez le genre humain.