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moins bien durant leur existence passagère. Comme l’âme vaut mieux que le corps, comme l’être animé vaut mieux, à cause de son âme, que l’être inanimé, comme être vaut mieux que ne pas être, et que vivre vaut mieux que ne pas vivre, voilà l’unique cause qui a créé des animaux. La perpétuité a été refusée aux individus ; car, autrement, ils seraient éternels. Mais si l’éternité ne peut leur appartenir, elle est, en une certaine mesure, accordée à l’espèce dont ils font partie. Les hommes, les animaux, les plantes se perpétuent sans cesse, et cette éternité relative leur est assurée par la génération. L’individu meurt ; l’espèce ne meurt pas. La nature attache une telle importance à cette fonction essentielle qu’elle pousse, par une violence irrésistible, tous les êtres animés à l’accomplir. L’accouplement des sexes provoque en eux les désirs les plus ardents, et un plaisir non moins vif quand ils s’y livrent. Les femelles des animaux sont surtout terribles à leur première portée ; les mâles le sont toujours vers l’époque de l’accouplement. Les chevaux, les taureaux, les sangliers, les béliers, les boucs et tant d’autres animaux domestiques