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Nous nous contenterons de mettre ses idées dans un ordre un peu plus régulier et plus systématique.

La plus haute question, et une des premières, qui s’impose à la raison du philosophe, c’est de rechercher pourquoi il y a des animaux. Nous voyons bien que c’est l’union de deux sexes qui généralement produit l’animal ; mais comment a-t-il pu se faire jamais qu’il y eût des femelles et des mules ? A cette question deux seules réponses sont possibles : ou il faut supposer que le premier moteur, entendez le créateur, n’a fait qu’obéir à une nécessité invincible, en formant les êtres d’une certaine façon ; ou bien, il faut penser que, si cette création n’était pas nécessaire, il valait mieux cependant qu’elle eût lieu, pour réaliser une pensée supérieure. Entre les choses, les unes sont éternelles et divines ; les autres sont purement contingentes, et elles peuvent également être ou n’être point. Même pour celles-là, tout inférieures qu’elles sont, le bien et le divin produisent toujours, conformément à leur nature, ce qu’il y a de mieux ; car ces choses peuvent, quoique périssables, être plus ou