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mais la rhétorique est de mise partout ; elle est bien placée, elle est même indispensable, quand elle ne sert qu’à se mieux entendre soi-même, et à se faire mieux entendre d’autrui. C’est ainsi que la discussion engagée par Aristote, contre la théorie qui fait venir la liqueur séminale de toutes les parties du corps, est un morceau achevé, où la force de la conclusion ne perd rien aux procédés habiles qui l’ont préparée.

Un autre soin non moins louable d’Aristote, c’est de préciser le sens des mots dont il se sert. Dans notre XVIIIe siècle, on attachait une importance extrême au langage, et l’on allait jusqu’à déclarer que la science n’était, après tout, qu’une langue bien faite. C’était dépasser la mesure ; et le philosophe de l’Antiquité avait été plus réservé que les nôtres. Mais on voit que cette préoccupation n’était pas neuve ; Aristote l’avait dès longtemps éprouvée. Aussi, soit en métaphysique, soit en histoire naturelle, il s’était appliqué à bien définir les mots, comme du reste Socrate et Platon s’y étaient appliqués avant lui. C’est qu’il n’est pas besoin de discuter longuement pour sentir que souvent