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qui peuvent en prévenir les dangers, comme il le fait dans sa discussion sur la génération des abeilles, question qui n’est guère moins obscure pour nous qu’elle ne l’était pour l’Antiquité. Il trouve que le plus souvent les hypothèses qu’on risque sont beaucoup trop générales, trop logiques, et qu’elles dégénèrent bien vite en pures rêveries. Il ne traite pas mieux les siennes que celles des autres. Les hypothèses sont à éviter surtout en histoire naturelle, où il ne faut juger des choses que d’après leurs principes propres, et non d’après les idées qu’on s’en fait. La plupart du temps, le tort de l’hypothèse vient de ce qu’on généralise beaucoup trop vite, et sans un examen assez prolongé. Le cas particulier a été peut-être bien observé ; mais il ne fallait pas en tirer hâtivement des conséquences qui le dépassent. Il suffit bien souvent d’un seul fait nouveau pour détruire de fond en comble la théorie la mieux construite, et pour renverser tout un système. Il ne faut pas non plus s’en fier aux apparences, qui sont parfois bien trompeuses. Si dans l’impossibilité d’observer soi-même, on se décide sur de simples témoignages,