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est bien celle qu’on rencontre et qu’on goûte dans ses œuvres les plus parfaites et les plus authentiques. Le doute ne serait permis qu’à ceux qui n’ont pas assez pratiqué ces admirables écrits. Simplicité, naturel, justesse, plénitude d’expressions, ce sont toutes les qualités d’un style de génie. Si le Traité de la Génération n’est pas d’Aristote, qui aurait été capable de le concevoir et de le faire à sa place ? Quel penseur, quel naturaliste se serait caché sous son nom ? il est impossible de le dire ; et ce serait vraiment une témérité bien aveugle que de prétendre se substituer en ceci à toute l’Antiquité, en récusant une opinion qui n’a jamais suscité la moindre réclamation. Affirmons-le donc sans hésiter : Oui, le traité de la Génération des Animaux est bien d’Aristote, et ne peut être que de lui, dans les cinq livres qui le forment, tel que nous le possédons.

Mais, pour le cinquième et dernier livre, nous devons faire une réserve, que personne, nous le croyons, n’a faite avant nous, et dont la nouveauté nous étonne nous-même, au moins autant que sa nécessité nous paraît évidente. Le cinquième livre n’appartient pas au Traité de la Génération, auquel il est joint ; et il doit être renvoyé au Traité des Parties des Animaux.

Qu’on en juge.

Après avoir discuté, dans quatre livres, toutes les questions que la reproduction des êtres animés peut soulever, Aristote quitte tout à coup le sujet qu’il vient d’élucider, et il passe à un sujet qui n’a plus le moindre rapport avec celui-là. Le cinquième livre, revenant, de son propre aveu,