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apportée par l’entendement, les faits restent obscurs, ou plutôt ils restent incompris, comme ils le sont pour les brutes, qui les voient ainsi que nous, mais qui n’y attachent aucun sens. Pour se conduire dans cette voie, où il est si facile et si ordinaire de s’égarer, notre esprit a deux principes souverains : ou les faits sont nécessaires, ou ils sont soumis à la loi universelle du mieux. La nécessité telle qu’Aristote l’admet ne tient rien du hasard, qu’il a toujours nié énergiquement, mais auquel des philosophes trop peu observateurs livrent l’univers. Selon lui, la nécessité ne peut être qu’hypothétique, c’est-à-dire, qu’un but étant donné, il y a des moyens qui sont absolument nécessaires pour atteindre ce but. Par exemple, l’oiseau devant voler, il est nécessaire qu’il ait des ailes ; mais l’oiseau lui-même n’est pas nécessaire ; il pouvait fort bien ne pas exister ; s’il existe, c’est qu’il était mieux qu’il existât. La Nature fait toujours ce qu’elle fait le mieux possible ; quand nous cherchons à savoir ce qu’elle veut, nous n’avons qu’à nous demander, dans chaque cas, comment les choses doivent être pour être aussi parfaites que nous pouvons