Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

des faits, exacte et patiente, a ressuscité la science après une longue léthargie, de même qu’elle lui avait donné naissance vingt siècles auparavant, et que, dès lors, elle eût fondé quelques-uns de ses plus solides monuments.

En terminant cette esquisse de l’embryologie, considérée dans son histoire, son berceau et sa pleine virilité, insistons encore une dernière fois sur le sentiment qui domine et inspire toute la zoologie Aristotélique, l’admiration de la Nature. On dirait qu’aujourd’hui l’habitude a émoussé les âmes, et que, devant les tableaux étalés à nos regards, nous ne sentons plus, comme dit le poète, « ni charme ni transports ». Aristote, tout austère qu’il est, n’a rien de cette indifférence et de cette insensibilité pour ce spectacle prodigieux. Nous vivons et nous sommes plongés dans un milieu rempli de merveilles ; et il faut que l’esprit de l’homme soit bien inattentif et bien mobile pour aller demander à un surnaturel imaginaire plus et mieux que ce qu’il a sous les yeux. Rien n’est plus étonnant que la Nature, telle qu’elle se montre à nous.