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vivace que jamais ; elle semble même s’accroître à mesure que notre connaissance des choses s’étend et s’affermit. Pardonnons à Aristote d’y avoir obéi comme nous y obéissons ; et disons-nous que, s’il eût été moins curieux, il en aurait beaucoup moins su, et nous en aurait beaucoup moins appris. Il est peut-être encore un des philosophes qui ont risqué le moins d’hypothèses ; il s’en est défendu autant qu’il l’a pu, et c’est là certainement une des causes qui en ont fait, pendant plusieurs siècles, et à l’aurore des temps modernes, l’instituteur vénéré et souverainement utile de l’esprit humain. Son histoire naturelle tout entière, Histoire des Animaux, Traité des Parties, Traité de la Génération, doit attester combien il était digne d’exercer cet empire bienfaisant, et combien le Moyen-âge a été heureux de pouvoir se mettre à son école. Le despotisme insupportable n’est venu que plus tard ; et quand la Renaissance a si justement secoué le joug, l’indépendance n’a été reconquise qu’en revenant à la méthode qu’Aristote avait établie, et que des sectateurs aveugles ou intolérants avaient défigurée. L’observation