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le grand empereur était d’accord avec le genre humain ; et s’il ne fait pas autorité en zoologie, dans une question de sens commun et de pratique, on peut en croire son témoignage plus encore que celui d’aucun savant.

Nous nous garderons bien de blâmer Aristote d’avoir cherché de son mieux le pourquoi et le comment des choses. Dans bien des cas, il a réussi à les découvrir ; assez souvent, il y a échoué, nous en convenons. Mais ces faux pas étaient inévitables dans une carrière toute neuve. La méthode d’observation, qu’il a si bien exposée le premier, aurait dû le préserver lui-même de quelques chutes. Mais, on ne peut pas être bien sévère, quand on voit que, de nos jours encore, l’esprit de système égare tant d’esprits. Si l’on se rappelle de mémorables naufrages, les tourbillons de Descartes, les monades de Leibniz, les molécules vivantes de Buffon, la cellule de Darwin, il n’y a pas à s’étonner que l’Antiquité grecque ait glissé sur la même pente. L’esprit humain sent un tel besoin d’explications qu’il n’hésite jamais à adopter celles qui lui semblent les plus plausibles. Cette passion est aujourd’hui aussi