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Le destin n’a pas permis au philosophe d’approfondir autant qu’il l’eût voulu ces graves études ; il s’est arrêté dans une route qui est la plus digne du génie de l’homme, et où le sien se serait signalé autant que dans bien d’autres routes non moins ardues. Ce n’est plus là, il est vrai, le terrain de l’histoire naturelle ; c’est le terrain de la métaphysique, que la science vulgaire redoute, parce qu’elle ne la comprend pas, et qu’elle ne sait pas s’en servir. Mais, croire que l’esprit humain se désintéressera quelque jour de ces hautes questions, que soulève l’organisation de l’animal le plus infime, aussi bien que le système de l’univers, c’est se leurrer d’un espoir chimérique. Sous prétexte de rigueur scientifique, on abdique la science même ; se borner à une simple collection de faits, dont on ne rechercherait ni l’explication ni la cause, ce n’est pas un signe de force et de sagesse ; c’est un aveu détourné d’indifférence ou de faiblesse. Napoléon avait, selon le rapport des contemporains, coutume de dire, que « le pourquoi et le comment sont des questions si utiles qu’on ne saurait trop se les faire ». En cela,