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la science et de la sagesse, à ne pas épargner davantage les leurs.

Aussi, quand il réfute les théories de ses devanciers ou les préjugés populaires, c’est uniquement aux faits qu’il veut avoir recours. C’est à l’autorité des faits qu’il en appelle pour corriger les erreurs qu’il combat ; c’est eux seuls qu’il oppose aux opinions fausses, que Démocrite, Empédocle et bien d’autres ont soutenues, pour n’avoir pas examiné les choses de plus près que le vulgaire. Guidé par la grande parole d’Anaxagore, qu’il a glorifié si magnifiquement, il croit a l’intelligence, qui régit le monde après l’avoir formé ; il se fie à cette intelligence infinie, dont les moindres productions lui semblent tout aussi merveilleuses que les plus sublimes.

Mais, à côté des faits, à leur suite et même au-dessus d’eux, du moins à un certain point de vue, Aristote place l’esprit de l’homme, qui produit la vraie science, en interprétant les faits préalablement observés. A eux seuls, les faits n’ont rien de scientifique ; il faut que le raisonnement les féconde, sans d’ailleurs se passer jamais de cet appui. Sans la lumière