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infructueux, nous tenons et nous suivons enfin le cours du phénomène depuis son origine dans les organes destinés à l’accomplir. Mais, parvenus à l’ovule, nous ne pouvons pas aller plus avant ; tout ce que nous voyons, c’est que la vie se transmet des parents au fruit que leur union doit procréer. Mais, que d’un simple contact matériel, il puisse sortir une intelligence avec toutes ses facultés, une âme avec tous ses dons de moralité et de vertu, une volonté avec toutes ses énergies et ses héroïsmes, une personne en un mot, c’est là ce qui dépasse tellement notre compréhension qu’il nous faut recourir à l’intervention d’une puissance supérieure, qui a décrété qu’il en soit ainsi. Notre raison ne peut que se confondre dans son incurable impuissance. Et pourtant, c’est l’honneur suprême de l’esprit humain d’agiter ces questions insolubles, et de recommencer perpétuellement des efforts perpétuellement déçus. Aristote n’a pas ignoré plus que nous ce tourment de la pensée, et il s’est demandé, lui aussi, à quel moment l’Ame arrive dans le fœtus, et d’où vient l’entendement, dont l’homme a le privilège exclusif.