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éprouvé ce sentiment et l’ont exprimé, chacun à leur manière, depuis Anaxagore, Socrate, Platon, Aristote jusqu’à Descartes, Newton, Leibniz, Buffon, Cuvier, Agassiz, et tant d’autres avec eux. Nous aussi, après de tels guides, laissons-nous aller à la reconnaissance et à l’admiration, avec d’autant plus de raison que nous les voyons chaque jour de plus en plus justifiées. Les conquêtes successives de notre science ne font que confirmer l’enthousiasme instinctif des premiers temps ; et la Mécanique Céleste d’un Laplace n’est après tout que l’écho agrandi du Caeli enarrant d’un David.

Ce qui désespère quelquefois l’esprit humain, et l’humilie, c’est de sentir, au delà de ce qu’il sait, des mystères qui sont impénétrables à ses plus généreux efforts. L’embryologie renferme plus d’un de ces secrets qui nous resteront à jamais fermés. L’action essentielle des spermatozoïdes sur l’ovule, ou l’action de la liqueur séminale telle qu’Aristote l’a comprise, ne s’explique que jusqu’à un certain point, passé lequel il n’y a plus que ténèbres invincibles. Après bien des essais