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humaine, elle se trouve donc inévitablement en face de l’infini, qu’elle ne peut épuiser en aucun sens. En se comparant à elle-même, pour voir de quel germe elle sort et quels développements ses labeurs ont obtenus, elle peut ressentir un légitime orgueil ; mais comparée à l’infini, qui demeure éternellement incommensurable, notre science peut sembler un néant, parce que, devant l’infini, toute quantité s’efface et se réduit à zéro. Cependant, grâce à Dieu, nous pouvons nous dire que nous n’en sommes pas réduits tout à fait à cette nullité, et que, si notre savoir est borné, il est néanmoins bien réel ; les vérités acquises par nous ne nous fuient plus, quelle que soit notre infirmité. Selon la grande maxime d’Aristote, une vérité démontrée est une vérité éternelle. Il nous est donné d’empiéter pas à pas sur le domaine de l’infini, quoique jamais nous ne puissions le parcourir en son entier. C’en est assez pour la gloire de l’homme ; et il n’a qu’à remercier son créateur de lui avoir permis, pour quelques instants passagers, la vue, même incomplète, de ce spectacle éblouissant et sublime. Tous les grands esprits ont