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C’est déjà beaucoup, ce semble. Mais, dira-t-on peut-être, si Aristote a tant observé et observé si bien, c’est par le pur instinct du génie, obéissant spontanément à une sorte d’inspiration, dont il n’est pas plus maître que le poète ne l’est de son enthousiasme. Cette seconde critique ne serait pas plus juste que l’autre. Observer même très exactement, sans savoir pourquoi l’on doit observer, serait peu philosophique et peu digne d’un logicien. Aristote ne commet pas cette inadvertance. D’un bout à l’autre de son histoire naturelle, il ne cesse pas de préconiser, avant tout, l’observation des faits, et d’en faire la condition primordiale de la science ; il revient à chaque instant sur cette règle fondamentale. Il ne s’en dissimule pas d’ailleurs les difficultés ; mais il affirme que c’est le seul chemin pour atteindre la vérité, le seul moyen de comprendre la Nature, qui ne fait jamais rien en vain. Comme il admire passionnément la Nature, et qu’il y voit, ainsi qu’il l’a redit à plusieurs reprises, l’empreinte du divin, il est bien sûr, en l’étudiant, de ne pas perdre le fruit de ses peines ; il ne les épargne donc pas, et il engage les amis de