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d’un nouveau genre, qui ne vaut pas mieux que l’autre ; mais, pour y répondre victorieusement, nous nous bornerons à rappeler une page de Voltaire, une des plus sensées et des plus fortes sans contredit qu’il ait jamais écrites.

« Si une horloge prouve un horloger, si un palais annonce un architecte, comment en effet l’univers ne démontre-t-il pas une intelligence suprême ? Quelle plante, quel animal, quel élément, quel astre ne porte pas l’empreinte de celui que Platon appelle l’éternel géomètre ? Il me semble que le corps du moindre animal démontre une profondeur et une unité de dessein, qui doivent à la fois nous ravir en admiration et atterrer notre esprit. Non seulement ce chétif insecte est une machine dont tous les ressorts sont faits exactement l’un pour l’autre ; non seulement il est né, mais il vit, par un art que nous ne pouvons ni imiter ni comprendre ; mais sa vie a un rapport immédiat avec la Nature entière, avec tous les éléments, avec tous les astres dont la lumière se fait sentir à lui. Le soleil le réchauffe,