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Nous avons cité, un peu plus haut, une bien forte parole de J.-B. Dumas, affirmant qu’« Aristote est peut-être le seul naturaliste qui se soit fait une notion judicieuse du phénomène de la génération ». C’était en 1824. que Dumas parlait ainsi, quelques années avant la lettre fameuse d’Ernest de Baër. Dumas n’a pas expliqué sa pensée davantage ; mais comme nous la partageons, dans une certaine mesure, nous essaierons de la développer, afin d’en faire sentir toute la justesse. Quelle est aujourd’hui la théorie de la génération, unanimement reçue ? Réduite à son élément essentiel, cette théorie admet que les spermatozoïdes, en touchant l’œuf extérieurement, le fécondent, et que, quand le contact n’a pas lieu, l’œuf, fourni spontanément par l’ovaire, reste stérile. C’est donc la liqueur séminale, formée dans le mâle, qui produit et transmet la vie ; la femelle ne saurait la donner à elle seule, pas plus que le mâle ne le pourrait, s’il demeurait dans l’isolement. On peut ajouter, avec H. Milne Edwards, que le mode de fécondation chez les poissons est un exemple décisif.