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Est-il une seule page de ces prodigieux écrits où n’éclate, de la manière la plus évidente, l’emploi perpétuel de l’observation la plus exacte et la plus réfléchie ? Est-il un seul des faits consignés par l’auteur qui ne suppose une attention aussi sagace qu’infatigable, donnée à tous les détails des phénomènes.

Mais Aristote ne se borne pas à bien observer les choses, telles que la Nature les présente aux yeux de l’homme. Il s’applique en outre à les scruter dans ce qu’elles ont de plus intime ; il dissèque les animaux avec une persévérance que rien ne lasse, malgré tout ce que ces investigations peuvent avoir de répugnant, comme il l’avoue lui-même en termes éloquents. Mais les préparations anatomiques ne lui suffisent pas encore, parce qu’en effet elles ne peuvent pas subsister bien longtemps, dans l’état où le scalpel nous les procure. Pour les fixer, il y substitue des dessins copiés sur elles ; il fait de ces dessins des collections, qui malheureusement ont péri avec les ouvrages qu’elles élucidaient, et, comme nous dirions, qu’elles illustraient ; il cite vingt fois ces collections précieuses.