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Mais avant d’exposer l’embryologie aristotélique, nous avons à traiter une question préliminaire ; c’est celle de la méthode, que le philosophe a conseillée et imposée à la science. Parmi nous, on s’est trop habitué à admettre que les Anciens n’ont pas observé du tout, ou, du moins, qu’ils ont observé très mal. C’est là une erreur qui exigerait, dans l’intérêt de la vérité historique, une réfutation en forme ; nous nous contenterons ici, et sans sortir de l’histoire naturelle, de montrer combien on se trompe dans ce préjugé, qui ne s’appuie sur aucun fondement. Tout ce qu’il atteste, c’est la vanité passablement aveugle de quelques Modernes, qui ne s’aperçoivent pas que, en tenant si peu de compte des monuments scientifiques de l’Antiquité, ils manquent évidemment à la méthode d’observation tant prônée par eux. Ne parlons pas, si l’on veut, des œuvres d’Hippocrate, d’Hérodote, de Thucydide, résultat d’observations certaines ; mais demandons-nous si l’on peut lire, même très superficiellement, l’histoire naturelle d’Aristote, sans être émerveillé de la multitude d’observations qui y sont recueillies à profusion.