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lui qui a déterminé le cadre réel de la science, et qu’il l’a parcouru aussi complètement qu’on pouvait le parcourir à son époque. Au-dessous des insectes que nous pouvons apercevoir à l’œil nu, le microscope nous a révélé et nous révèle chaque jour, dans le monde des imperceptibles, une multitude d’êtres nouveaux et d’organismes inconnus. Mais, si la science a multiplié ses observations, si elle a poursuivi le domaine de la vie jusque dans les profondeurs les moins accessibles de la mer, elle n’a rien innové pour les bases qu’Aristote lui avait assignées et qui sont immuables. Aujourd’hui, comme il y a deux mille ans, la science se meut dans le cercle qu’il lui a tracé, et d’où elle ne peut sortir. L’unique progrès que nous puissions faire encore, c’est d’accroître de plus en plus le nombre des faits observés et de les analyser plus exactement ; mais le nombre ne fait rien aux principes, qui restent à jamais ceux dont nous sommes redevables au philosophe.

Aristote est même allé plus loin : il ne s’est pas arrêté aux animaux proprement dits ; il a pressenti cette autre science, qui est à peine