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le grand Cuvier n’a pas ménagé son estime et son admiration.

Avec Cuvier (1769-1832), qui s’est toujours gardé prudemment des conceptions à priori, nous revenons à la science véritable. Il n’a pas fait précisément d’embryologie, et il n’a pas de système sur la génération. Mais, mieux que personne, il a fait l’anatomie comparée des organes servant à cette fonction, dont l’objet est d’entretenir l’espèce et d’employer une portion de la vie de chaque individu, pendant qu’elle est à son plus haut période, pour développer d’autres individus qui le remplaceront un jour. La génération est le plus grand mystère que nous offre l’économie des corps vivants ; et Cuvier n’hésite pas à déclarer que la nature intime de la génération est encore couverte des ténèbres les plus absolues. Il se refuse à admettre que les corps vivants puissent se former de toutes pièces comme les cristaux, par la réunion des molécules rapprochées subitement, « en se collant les unes aux autres ». Dès que les corps vivants existent, ils ont déjà toutes leurs parties, quelque petits qu’ils soient ; ils ne croissent