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les démonstrations de Redi et de Malpighi. D’où peuvent venir ces aberrations d’un si grand esprit ? D’une seule cause, l’abus du raisonnement substitué à l’observation. Ce n’est pas que Buffon s’abstienne d’observer les phénomènes ; loin de là, il s’y adonne avec une persévérance et une circonspection dignes de résultats meilleurs. Mais malheureusement, il a un système préconçu ; et l’amour-propre inconscient, auquel chacun de nous peut céder ainsi que lui, l’emporte sur tout le reste. En dépit des précédents les plus manifestes, il tourne le dos à la vérité, bien qu’il la cherche aussi sincèrement que qui que ce soit. Ses molécules organiques vivantes ne sont pas moins chimériques que les monades de Leibniz, dont elles semblent se rapprocher beaucoup. Buffon, d’ailleurs compense amplement cette faute par des considérations fort exactes sur les variétés dans la génération des animaux, sur la formation du fœtus, sur l’accouchement, sur l’embryon, sur les naissances tardives ou précoces, tous sujets déjà traités par Aristote ; et il couronne toutes ces théories par l’histoire naturelle de l’homme, à laquelle