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etc., sont de la même nature que les êtres organisés qui se meuvent dans les liqueurs séminales. Il va même au delà de ces assertions, déjà bien étranges, et ne croyant, ni à la préexistence des germes, ni à leur emboîtement, il finit par admettre une matière organique, universellement répandue dans toutes les substances végétales et animales, toujours active, toujours prête à se mouler, à s’assimiler et à produire des êtres semblables à ceux qui la reçoivent. Les espèces d’animaux et de végétaux ne peuvent donc jamais s’épuiser d’elles-mêmes ; tant qu’il subsistera des individus, l’espèce sera toujours toute neuve ; elle l’est autant aujourd’hui qu’elle l’était il y a trois mille ans ; elle continuera tant qu’elle ne sera pas anéantie par la volonté du créateur.

Buffon a toute raison de se fier imperturbablement à la perpétuité des espèces ; mais, sur la manière d’expliquer cette perpétuité, proclamée dès longtemps par Aristote, il a commis des erreurs qu’on peut qualifier d’énormes, sans parler de la génération spontanée, à laquelle il croit toujours avec Needham, malgré