Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

écueils où ces deux grands hommes avaient échoué ; et sans le dire précisément, il semble bien croire que sa propre philosophie est « sans défaut », parce qu’aux principes reçus de la mécanique, il a joint d’autres forces pénétrantes qui s’exercent dans les corps organisés. Il va même jusqu’à affirmer que c’est l’expérience qui nous assure qu’il existe un nombre infini de particules organiques, et il s’imagine l’avoir démontré par des faits, bien plus encore que par le raisonnement.

Cependant, Buffon, parti de la génération scissipare, se heurte à une difficulté. Il sent bien que sa théorie ne suffit plus, même avec ses deux principes, à expliquer la génération sexuelle, celle qui, cependant, nous intéresse le plus. Grâce à l’hypothèse des molécules organiques, chaque individu peut produire son semblable par une sorte de bouture ; cela se conçoit assez bien. Mais, comment deux individus, l’un mâle et l’autre femelle, en pro-duisent-ils un troisième, qui a constamment l’un ou l’autre de ces sexes, dont un au moins est opposé à celui des parents ? Au lieu de répondre à cette question embarrassante, Buffon