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de juger de ces questions. L’auteur s’excuse de la longueur de son épître ; mais il est trop modeste ; sa lettre n’a rien de prolixe pour le résultat important qu’elle contient, et qu’elle annonce au monde savant, en 228 pages. Comme il est érudit, il connaît tout ce que l’Antiquité a légué aux Modernes ; il critique Empédocle, et parfois même Aristote, tout en le vénérant. L’indépendance de son esprit ne lui permet pas de s’en rapporter uniquement à l’autorité, quelque respectable qu’elle soit ; il ne s’en fie qu’aux sens, accordés à l’homme « par le suprême architecte », pour instruire sa raison. Il doute que la putréfaction puisse donner naissance à des êtres vivants ; et pour vérifier le phénomène, il observe des cadavres d’animaux qu’il dépose dans des vases clos, ou dans des vases ouverts. En examinant les choses avec attention, et en portant ses expériences à un degré d’exactitude dont il est un des premiers à fournir le modèle, il constate bien vite que, dans les vases hermétiquement fermés et soustraits au milieu ambiant, il ne se produit jamais d’êtres vivants, tandis qu’il s’en produit toujours dans les vases ouverts. Il