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d’être demeuré sur le terrain de la médecine, qui était le sien, et où ses travaux pouvaient être plus utiles que sur tout autre. Un sentiment qu’il a de commun avec Aristote et qu’il exprime très vivement en toute occasion, c’est une admiration sans bornes pour la Nature. Plus profond que les médecins de son temps, et que bien des médecins des temps postérieurs, il célèbre, avec un enthousiasme réfléchi, « la sagesse et la puissance de Celui qui a fabriqué le corps humain. » Il repousse dédaigneusement Je système du hasard préconisé par Epicure, et il proclame l’évidence d’un art consommé et infini qui éclate dans la prodigieuse organisation de l’animal.

Après Galien, tout se tait dans l’Antiquité. C’est quatre cents ans plus tard que Philopon commente le Traité de la Génération ; mais ses explications n’ajoutent quoi que ce soit au texte, qu’il veut élucider, pour les rares élèves qui suivent ses leçons. C’est la dernière lueur, et la nuit la plus obscure va se faire, pour six ou sept siècles de suite. La lumière ne reparaît, bien faible encore, qu’avec Averroès (1120-1198) chez les Arabes, et avec Albertle-