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seul qui puisse produire la véritable science ; la voilà, avec son objet propre, dans ses limites déjà fort étendues et infranchissables ; la voilà, dans toute sa profondeur et sa portée ; scrutant, par l’anatomie assidûment pratiquée, un des phénomènes les plus mystérieux de la Nature ; éclairant les problèmes d’une lumière qui, après plus de vingt siècles, n’a rien perdu de son éclat ; la voilà, presque aussi avancée à bien des égards que notre science contemporaine ; se servant nécessairement de moyens beaucoup moins perfectionnés, mais employant les ressources dont elle dispose, avec une sagacité, une précision, une exactitude, qui ne peuvent jamais être dépassées ; avec une attention constante que rien ne lasse, ni ne rebute ; avec une passion ardente et réfléchie ; contemplant, dans un sentiment d’austère admiration, le spectacle sublime que la réalité offre aux méditations de l’homme, et rendant à la création une justice que, même, de nos jours, on ne sait pas toujours lui rendre. En un mot, Aristote est le père de l’embryologie, bien qu’il ne l’ait pas appelée de son nom ; il est le premier en date ; et l’on ne