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puisque le principe qu’il apporte est l’Ame, et que le principe fourni par la femelle n’est que la matière. Ceci doit nous aider à comprendre pourquoi les sexes sont séparés dans les animaux les plus parfaits, et notamment dans l’espèce humaine. L’esprit vaut mieux que la matière, et le meilleur doit être séparé du moins bon. On pourrait dire aussi que le mâle, qui est le dépositaire de l’espèce et de l’essence, a quelque chose de plus divin et de moins matériel que la femelle. Néanmoins, pour accomplir l’œuvre génératrice, le mâle ne peut pas plus se passer du concours de la femelle que la femelle ne peut se passer du sien. Si l’un des deux vient à manquer, la transmission de la vie est impossible. De là, leur union inévitable, puisqu’ils sont nécessaires l’un à l’autre, pour leur œuvre commune. Mais d’où viennent les sexes ? Et à quel moment apparaissent-ils dans le fœtus ? Ce sont là des questions fort complexes, dans lesquelles Anaxagore, Démocrite, Empédocle se sont égarés, en attribuant l’origine de cette diversité, soit à la position du fœtus dans la matrice, soit à l’action de la chaleur et du