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pas du dehors et par juxtaposition, comme l’a cru Démocrite. Voilà comment l’organe qui s’annonce le premier, et qui se détache de cette masse confuse, est le cœur, principe de la chaleur et de la sensibilité, destiné, ainsi qu’on l’a dit, à nourrir tout le reste, au fur et à mesure de la croissance, et durant la vie entière. L’embryon, muni de son ombilic, se sert de l’utérus comme la plante se sert de la terre ; et son existence, dans cette époque de transition, est toute végétative, en attendant qu’elle devienne intelligente et raisonnable. L’embryon se divise alors, attaché à la matrice, comme le germe de la plante pousse sa racine et sa tige. Mais l’embryon humain s’entoure de membranes et de chorions, pour s’isoler de tout ce qui l’environne, tandis que le germe végétal n’a pas besoin de tant de protection. C’est que le fœtus doit se suffire à lui-même, comme un enfant que le père de famille aurait mis hors de la maison, et qui se séparerait de ses parents.

Voilà donc, autant qu’on peut le conjecturer, le rôle du mâle et de la femelle dans la génération. Evidemment, le mâle est supérieur,