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bien le blanc et le jaune, qui doivent servir de corps et d’aliment au futur poussin ; néanmoins, il n’en sort rien, parce qu’ils n’ont pas subi l’influence vivifiante du mâle ; ils ne sont, ni tout à fait vivants, ni tout à fait inertes. La femelle les produit à elle seule ; mais, au fond, elle ne produit rien, puisque ses œufs restent sans vie.

On a pu comparer, non sans vraisemblance, l’action du mâle au mécanisme des automates ; il suffit, dans les automates, qu’un premier ressort imprime le mouvement initial ; l’impulsion donnée se communique d’une pièce à une autre, sans que la première de ces pièces touche directement aux pièces suivantes. De même, l’action de la liqueur séminale se fait sentir bien longtemps après le rapprochement des deux parents. La force nutritive qu’a reçue l’embryon, se manifeste sur-le-champ en lui ; il commence aussitôt à se développer, en puisant dans sa mère la nourriture dont il a besoin, et qu’il lui emprunte par des moyens divers selon les espèces. Ensuite, il se donne par lui-même, et par son énergie intrinsèque, ses organes et ses membres ; il ne les reçoit