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procédé le plus ordinaire. C’est si peu le mâle qui apporte ici quelque matière, qu’on peut dire, tout au contraire, que la matière lui est apportée, afin qu’il y détermine la modification qui ne peut venir que de lui seul.

Dans les animaux supérieurs, où le rapprochement se fait de la manière que l’on sait, on dirait que la liqueur mâle produit, dans le sang menstruel, l’effet que la présure produit sur le lait ; elle le coagule et lui donne une consistance qu’il n’aurait pas sans elle. Dans les êtres animés il doit se passer quelque chose d’assez semblable entre les deux liqueurs dont le contact amène et détermine la conception.

On peut donc affirmer, au nom de la raison et des faits, que, si le mâle et la femelle sont, au même titre, causes et auteurs de la génération, en tant qu’indispensables l’un et l’autre, il y a cependant entre eux cette différence essentielle que l’être engendré par les deux n’emprunte de la liqueur séminale du mâle que l’action puissante de cette liqueur et le mouvement qu’elle provoque ; mais que le nouvel être qui reçoit la forme spécifique, est