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fort analogue dans la fécondation des poissons, qu’on a déjà citée plus haut. Nous avons dit que la femelle pond ses œufs en un nombre énorme ; mais ce sont des œufs imparfaits ; et il n’en sortirait rien de vivant si le mâle ne venait, après la femelle, répandre sa laite sur les œufs qu’elle a pondus. Il n’y a de sauvés et de productifs que ceux que la laite a touchés et aspergés. C’est là un fait de toute évidence et mille fois constaté. Il prouve de la manière la plus manifeste que le mâle n’apporte rien en quantité à l’être nouveau ; il n’apporte que la qualité, c’est-à-dire, la vie, le mouvement, l’espèce ou la forme.

Un autre fait non moins décisif, c’est que l’intromission, qui semble déposer quelque chose du mâle dans la femelle, n’est pas nécessaire non plus pour que la reproduction ait lieu. On peut l’observer sur bien des insectes : loin que ce soit le mâle qui introduise son organe dans celui de la femelle, c’est au contraire la femelle qui introduit le sien dans le mâle. En ce cas, l’accouplement dure assez longtemps ; mais la fécondation a lieu de même par ce moyen, qui est l’inverse du