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la sagesse de la Nature ne fait rien en vain, on ne comprendrait pas qu’il y eût deux émissions pareilles au lieu d’une ; la seconde ne servirait à rien, et elle détruirait plutôt l’effet de la première ; elle compromettrait le résultat commun.

La raison nous dit non moins clairement que, quand un être doit résulter de l’association de deux autres, patient et agent, il n’est pas du tout nécessaire que quelque chose de matériel sorte de l’agent, pour passer dans l’être qui doit résulter de l’action. Ainsi, quand l’artiste travaille le bois ou la cire, il ne met aucune matière venant de lui dans la matière qu’il façonne, et qui lui est préalablement donnée ; il n’y met que son art, c’est-à-dire, la forme, qui, sans lui, ne se produirait jamais, dans les éléments matériels que transforme son habileté. Le mâle peut être regardé comme l’agent ; la femelle est passive en tant que femelle ; le mâle représente la forme spécifique ; et la femelle, dans son rôle subordonné, ne représente que la matière où la forme s’incarne.

On peut découvrir un phénomène d’un genre