Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais quelle est précisément la nature de ce concours pour l’un et pour l’autre ? Entre les deux, la distinction la plus frappante, c’est que le mâle est l’être qui engendre dans un autre être, et que la femelle est l’être qui engendre en lui-même. A cette première différence, qui est essentielle, on pourrait en joindre plusieurs autres tirées de la force musculaire, de la conformation du corps et des parties génitales, de la voix, du caractère, des armes servant à la défense ; sous tous ces rapports la femelle paraît être inférieure. Il est vrai que, des deux côtés, il y a une émission : ici les menstrues ; là le sperme ou liqueur séminale. Mais d’abord, ces émissions ne sont point simultanées ; et, en outre, leur composition n’est pas la même. Nous avons déjà dit qu’il ne faut pas confondre les évacuations féminines avec la semence venue de l’homme. Si l’on veut les assimiler, comme l’ont fait quelques naturalistes, il faut du moins convenir que le sperme est la dernière et la plus parfaite élaboration du sang, tandis que l’élaboration sanguine des menstrues est tout à fait incomplète. D’ailleurs, en se rappelant que jamais