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solidifiés par le froid. On dirait que la Nature, dans cette évolution du fœtus, procède à la façon des artistes, qui d’abord tracent des esquisses, avant d’arrêter définitivement les traits de leur dessin, et d’y ajouter la couleur des objets. D’ailleurs, la Nature met des bornes infranchissables à cet accroissement, soit dans la vie utérine, soit dans l’existence ultérieure. Les os ne croissent pas toujours, et ils s’arrêtent à un certain point que la Nature a fixé pour eux, et pour toutes les autres parties du corps. Si quelques-unes des parties du fœtus sont d’abord trop fortes, elles diminuent ensuite ; et la Nature répartit peu à peu les développements divers, comme un sage économe sait, dans la maison qu’il gouverne, distribuer les aliments selon les personnes qui la composent, sans oublier même les animaux domestiques. Il y a des naturalistes qui ont supposé que les enfants tètent déjà dans la matrice, les cotylédons jouant, selon eux, le rôle de mamelles. C’est une erreur qui mérite à peine qu’on s’y arrête.

Chez tous les quadrupèdes, le fœtus dans la matrice est étendu tout de son long ; dans les