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guère été qu’une masse de chair presque informe. Si, après une fausse couche, on observe un fœtus mâle, sorti à quarante jours, et qu’on le mette dans de l’eau froide, il y subsiste comme dans une membrane ; en ouvrant cette membrane, on y voit le fœtus, qui a la grosseur des plus grandes fourmis. On discerne déjà ses membres, tous ses autres organes, et même les parties génitales. Les yeux sont proportionnellement énormes, comme sur tous les autres animaux. Le fœtus femelle est beaucoup moins vite formé ; et il faut trois ou quatre mois pour qu’il ait l’aspect qu’a le fœtus mâle à six semaines. Mais si le fœtus mâle se développe plus rapidement dans la vie utérine, c’est au contraire la femelle qui croît le plus rapidement une fois qu’elle a vu le jour.

Quelle est précisément la vie du fœtus dans ces premiers moments ; car il a certainement une vie ? Il serait bien difficile de le dire ; mais on doit croire que, dès l’instant où il paraît, il a en lui la faculté de se nourrir. Il a donc l’âme nutritive, s’il doit n’avoir que plus tard l’âme sensitive, et plus tard encore, l’entendement, qui est en nous une parcelle divine, et