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où la femme accouche, d’une façon naturelle après une gestation de neuf mois, le lait a toutes les qualités requises. Il s’accroît en quantité après l’accouchement ; et parfois il est si abondant qu’il sort spontanément par le mamelon, et même qu’il suinte par toutes les parties du sein, et jusque sous les aisselles. Le lait qui a une couleur un peu bleuâtre passe pour le meilleur, de même que celui des femmes brunes vaut mieux, dit-on, que celui des blondes.

Comme les menstrues disparaissent après la conception, on doit croire que, restant à l’intérieur, elles servent à y nourrir l’embryon. Mais, lorsque l’embryon, vers sept mois, est en très grande partie formé, il n’a plus autant besoin de l’élément sanguin qui le développait ; et une partie de cette sécrétion se transforme en lait, qui arrive à point pour être utile après la parturition. Le lait vient donc du sang, comme toutes les autres excrétions. Ce rapport du lait et des menstrues est si vrai que les nourrices n’ont pas leurs mois, tout le temps qu’elles ont à donner le sein. Si elles viennent à concevoir pendant ce temps, le lait cesse,