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sont pas d’accord sur les causes de la môle. Quelques-uns croient qu’elle se forme par un excès de chaleur ; nous y verrions un défaut de chaleur plutôt qu’un excès. On dirait que la Nature a manqué de force et n’a pu mener à bout la génération complète. Le produit met si longtemps à sortir, parce qu’il n’a pas reçu une coction suffisante. Il reste cru en quelque sorte et inachevé, sans être cependant tout à fait un corps étranger. Il paraît certain que la môle ne se forme que dans notre espèce, et que les autres animaux n’y sont jamais sujets ; du moins, on n’a rien observé jusqu’ici qui pût le faire supposer. Il est assez probable que, si la femme seule peut avoir la môle, c’est à cause de l’abondance du flux menstruel.

Ce serait ici le moment de dire quelques mots des monstruosités, qui ont fourni matière à bien des exagérations. Il a suffi parfois d’une simple laideur dans le visage, pour qu’on assimilât des êtres humains à des animaux, avec lesquels ils n’avaient que des rapports de physionomie fort éloignés. On a prêté à des enfants des têtes de veau et à des moutons des têtes de bœuf. Tout cela est faux, bien qu’à