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enfant outre ceux-là. Le troisième vint à cinq mois et mourut sur-le-champ ; les deux autres vinrent au temps voulu. Une autre femme accoucha d’abord d’un enfant de sept mois, et de deux autres venus à terme ; le premier mourut, et les jumeaux vécurent. Quelques femmes qui ont deux enfants avortent du premier, et accouchent du second sans souffrir.

Un autre accident beaucoup plus rare encore que la superfétation, c’est la môle, qui atteint quelquefois des femmes enceintes. D’abord, les choses paraissent se passer en effet de la façon la plus régulière ; après la conception, la grossesse suit son cours ordinaire ; mais à terme, la femme n’accouche pas, et la dimension de son ventre ne diminue point. Cet état fort gênant peut subsister pendant trois ou quatre ans de suite, ou même davantage, et la malade, quand elle accouche, met au monde une masse de chair qui a reçu le nom de môle. On a observé des cas où la môle persistait jusque dans la vieillesse de la femme et jusqu’à sa mort. Cette chair, gardée si longtemps dans le corps, finit par devenir extrêmement dure, et l’on a peine à la couper. Les naturalistes ne