Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome I.djvu/110

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tous les autres animaux n’ont qu’une seule et unique manière de commencer et d’accomplir la génération de leur fruit ; il y a des temps fixes, à la fois, pour l’accouplement et surtout pour la durée de la gestation. L’homme fait exception à ces règles générales et immuables. Il n’a pas de saison pour le rapprochement. Il n’a pas davantage de temps parfaitement déterminés pour la parturition. Les enfants naissent à sept mois, à huit mois, à neuf mois, et, comme terme extrême, à dix mois. Avant sept mois révolus, ils ne peuvent jamais vivre, quoi qu’on fasse. Ceux de sept mois peuvent vivre ; mais il faut les entourer de précautions minutieuses, et ils restent longtemps très languissants. En Egypte et dans quelques pays où les femmes accouchent plus aisément et font fréquemment des jumeaux, les enfants venus à huit mois sont viables, et on les sauve presque tous. Sous le climat de la Grèce, le plus grand nombre des enfants de huit mois périt. Comme on a cette opinion préconçue, on suppose toujours, quand on sauve par hasard un de ces enfants, qu’il n’est pas réellement venu à huit mois, et que la mère s’est trompée sur le moment de la conception. Il